vendredi 21 avril 2017



Le vote Fillon : le choix de la raison


Le Groupe Plessis est le pseudonyme d'un groupe de hauts fonctionnaires. Leur nom vient d'Armand Jean du Plessis, plus connu sous le nom de cardinal de Richelieu.

Nul doute que les électeurs ont été tentés, à l’occasion de cette présidentielle, de balayer une classe politique qui, globalement, ne les satisfait pas, nul doute que certains candidats ont su attirer leurs regards par des postures qui avaient l’apparence de la nouveauté : dimension technologique, hologramme et franchise calculée pour Mélenchon ; simulacre d’ouverture, jeunesse de l’état civil, impression de renouvellement pour Macron.
Mais la vertu d’une campagne électorale est aussi, par sa durée, de dessiller, de permettre de prendre conscience des réalités et, après avoir varié, hésité, maugréé, comme un peuple grognon tel que le nôtre sait le faire, de revenir à la raison.

Or qu’est-ce qu’un électeur raisonnable peut retenir des dernières semaines : que les médias, après avoir fait monter Macron au firmament, s’intéressent désormais au chaviste Mélenchon, dont le programme est un crypto gaucho-marxisme franchouillard qui représente une incroyable régression intellectuelle…et morale. Comme si le Mur de Berlin, les geôles cubaines, le totalitarisme communiste n’avaient pas existé.

L’électeur raisonnable aura aussi appris que, de son côté, Emmanuel Macron, formidablement habile et télégénique, est d’une vacuité politique effarante, tel un clone rajeuni de François Hollande. Un candidat qui ose dire qu’il n’y a pas de culture française ! Un candidat qui ose parler de crime contre l'humanité à propos de la colonisation, oubliant au passage que la France est le fruit d’une colonisation civilisatrice, celle de Rome ! Un candidat qui prétend incarner le renouvellement avec, autour de lui, tous les chevaux de retour de la vieille politique, les « faiseurs de roi » mitterrandiens à la Attali (1981, c’était il y a 36 ans !), Bayrou et son entourage qui ont su tuer la démocrate-chrétienne en France, des ex-chiraquiens perdus et en catalepsie politique, des futurs ex-socialistes en quête d’une assurance pour leurs mandats fragilisés par l’effondrement de leur parti…. Il est vrai que ce candidat a été adoubé par le Tout-Paris, l’establishment politico-médiatique qui prétend faire et défaire la politique en France et dont une belle brochette de représentants s’est montrée lors du meeting de Bercy. C’était donc cela la nouvelle façon de faire de la politique : de vieilles méthodes avec de vieux complices !

L’électeur raisonnable aura enfin appris que François Fillon n’a pas dévié de sa route malgré un pilonnage personnel qu’aucun autre candidat n’a jamais subi, évoquant les vrais sujets : l’immigration, l’identité française, la reconquête de l’autorité, la réduction de la dette, la modernisation de l’État, la lutte contre l’islamisme, le renouveau de l’Éducation nationale. Certes, il ne suffira pas que François Fillon soit élu pour que tous les problèmes trouvent une solution. Certes, la pression médiatique demeurera forte pour entraver son action dans tous les domaines précités : elle a bien réussi à partiellement inhiber un homme tel que Nicolas Sarkozy !

Mais on peut espérer que François Fillon a de la mémoire et qu’il sait n’avoir rien à attendre de ceux qui l’ont poussé au renoncement. On peut espérer qu’il saura s’appuyer sur ceux qui n’ont pas failli, sur ceux qui croient vraiment en la France, sans se compromettre dans les palinodies si françaises de « l’ouverture » à une gauche qui est en déroute au sein du peuple, ou même à un centre dont on a vu la faiblesse de conviction. On peut espérer qu’il ne décevra pas en restant fidèle au message de la primaire : une grande politique conservatrice est possible au service de la France, et elle est attendue.

On peut espérer que l’électeur raisonnable aura perçu tout cela et qu’au moment de placer son bulletin dans l’urne il aura pleinement conscience de sa responsabilité personnelle et collective : l’élection présidentielle, ce n’est pas se faire plaisir, ce n’est pas déverser sa bile en ânonnant le facile « tous pourris », ce n’est pas jouer à la roulette russe en confiant les clés du pays à des dinosaures mus par la haine ou à des opportunistes inexpérimentés et manipulateurs. 

L’élection présidentielle, c’est choisir un président capable, solide et porteur d’un vrai projet pour notre pays. À cette aune, le choix de dimanche prochain sera aisé !

1 commentaire:

  1. Comment faire pour faire entendre votre voix? Et je ne parle pas des média sociaux - c'est tout de même beaucoup de bruit pour peu de résultats. On s'en sert surtout pour se défouler, la plupart du temps. Tout le monde crie et personne n'entend. Pour le moment, au vu des résultats du 1er tour, vous prêchez des convaincus. Le jour du 2nd tour est la veille du 8 Mai, et il y en a beaucoup (beaucoup trop) qui vont voter pour la candidate d'un parti xénophobe et révisionniste. On est tombé bien bas. Comment faire entendre la voix de ceux qui analysent et comprennent les intérêts de la France et les mettent au-dessus de leurs intérêts personnels ou des intérêts d'un parti?
    S. Pironko, éditrice, agent littéraire (française d'origine russe vivant à Dublin - qui a voté et va voter)

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